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Actualité Politiques temporelles Stéréotypes

La répartition femmes-hommes en politique : sous-représentation, plafond de verre, normes sexuées…et désintérêt ?

 

Dossier complet (8 pages)

 

Alors que 2018 marque les 70 ans du droit de vote pour les femmes, celles-ci sont toujours sous-représentées actuellement par rapport à leurs collègues masculins qui détiennent majoritairement les rênes du pouvoir aux différents niveaux. La présente publication a pour objectif de présenter les chiffres* de répartition des femmes et des hommes dans le paysage politique de Wallonie et de Bruxelles : on y constate qu’au-delà des différences nettes dans les proportions, le genre de l’élu·e détermine encore souvent les matières dont il ou elle a la charge…

Dans cette publication, nous passons en revue les Collèges et Conseils communaux des Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale ainsi que les Parlements. Il en ressort de nos chiffres et analyses que :

  • Les femmes sont largement minoritaires dans tous ces organes et leur pourcentage décroît au fur et à mesure de l’importance de la fonction
  • Les Finances ou la Mobilité sont clairement des affaires d’hommes, alors que les femmes se voient davantage confier la Petite enfance ou l’Action Sociale
  • L’Égalité femmes/hommes et/ou les Droits des femmes n’apparaissent pas dans les communes et les parlements comme des priorités méritant des échevinats ou des ministères
  • Les quotas sont une première étape devant être consolidée par d’autres engagements fondamentaux et durables. Imposer la mixité règlera difficilement le problème des normes patriarcales
  • Nous attendons dès à présent des réactions du monde politique (communes, partis, parlements) pour :
    • Réfléchir et agir sur l’engagement des femmes en politique – passant notamment par une prise de conscience des hommes du système en place
    • Inscrire formellement l’égalité F/H et les Droits des femmes comme des priorités, et d’agir en conséquence en collaboration directe et concrète avec les associations et les citoyen·nes
    • Lier ces deux premiers points à la thématique primordiale de la conciliation vie privée/vie professionnelle pour tou·tes, et plus largement de l’équilibre des temps de vie au quotidien, grand frein à l’égalité entre les femmes et les hommes en général et, dans le cas qui nous occupe ici, à la présence accrue et durable de femmes dans le paysage politique

 

Actualité Stéréotypes

L’écriture inclusive bouscule les normes…patriarcales

 

L’expression « le masculin l’emporte toujours » est menacée, depuis quelques temps, par une proposition d’évolution de la langue française pas toujours vue d’un très bon œil : l’écriture inclusive. De plus en plus usitée dans les milieux féministes, voire dans d’autres cercles (l’UCL vient, par exemple, de la généraliser officiellement), elle vient de faire l’actualité en France suite à la décision des Éditions Hatier de l’employer dans l’un de ses manuels scolaires à destination d’élèves de huit ans.

Tollé dans les chaumières, à l’Académie française, chez les philosophes de la décence et du bon goût (Finkielkraut, Enthoven) et, bien sûr, sur les réseaux sociaux. Les féministes n’ont-elles pas mieux à faire que s’attaquer à notre belle langue si riche ? Ne pense-t-on donc pas à nos enfants, qui peinent déjà dans leur apprentissage scolaire ? Et puis surtout, à quoi ressemblerait les chefs-d’œuvre de Baudelaire ou de Victor Hugo, défigurés par une telle infamie ? Juste ciel, nous sommes foutus, c’est la décadence de notre civilisation.

« L’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes »[1]. Il s’agit, entre autres, d’accorder les noms de fonction ou de métier selon le genre (une directrice, une professeure…), mais aussi d’utiliser à la fois du masculin et du féminin : par exemple, « ils et elles font », « les actrices et les acteurs jouent la comédie », etc.

Sur ce point, la proposition la plus polémique est l’utilisation du « point milieu » pour garantir cette représentation égale sans multiplier les mots : « chacun·e », « tou·te·s », « les professeur·e·s » ou encore « les acteur·trice·s ». Un style nouveau qui bouscule nos habitudes et pose a priori des questions tout à fait légitimes sur la lisibilité et la complexité du langage.

 

Cependant, il est amusant de constater à quel point cette proposition d’évolution semble faire peur à ses détracteurs – qu’on les appelle réactionnaires, conservateurs, peu importe –, dont les arguments peinent souvent à tenir la distance.

Premièrement, il est évident que l’écriture inclusive implique un effort d’adaptation. Mais quand on sait le pouvoir du langage, le poids des stéréotypes et l’importance de la communication orale et écrite dans la société, n’est-ce pas un véritable réflexe « patriarcal » que de refuser de réaliser cet effort ? Les gens sont plus prompts à râler sur l’évolution de la langue que sur l’inégalité salariale, qu’ils jugent pourtant « plus importante » pour l’égalité des sexes. Agir sur la langue française est une modification profonde, destinée à influencer les mentalités et à diminuer les stéréotypes de genre. Bien entendu, cela demande moins d’effort d’applaudir l’Arabie Saoudite qui autorise les femmes à conduire une voiture – ça, c’est du féminisme !

Deuxièmement, vu les réactions des adultes, on se dit qu’il est plus prudent de commencer dès maintenant à apprendre l’écriture inclusive aux enfants, qui se familiariseront bien plus rapidement que leurs aînés à l’utilisation du point milieu. L’apprentissage de nouvelles règles dans la scolarité n’est forcément pas anodin mais les personnes hurlant à la complexité de cette forme d’écriture – pour les pauvres enfants qui ont déjà tant de difficultés à lire… – sont généralement les mêmes qui s’accrochent becs et ongles à des règles grammaticales et orthographiques sans queue ni tête[2]. Tiens, les « progressistes » proposeraient-ils autre chose que du nivellement par le bas ?

Troisièmement, les opposants montent au créneau en citant fièrement Baudelaire, Victor Hugo ou La Fontaine : avec l’écriture inclusive, ce serait tout bonnement illisible ! Pas faux. Néanmoins, on rappelle que Rabelais a écrit en ancien français, que Shakespeare a rédigé en anglais – du coup, on l’a traduit en français ! Quelle hérésie, non ? – et que les Saintes Écritures ont été écrites et réécrites, on ne sait pas tout à fait par qui et on ne sait pas tout à fait quand, en hébreu, en grec ou en latin. Les traductions ont toujours existé, les nouvelles éditions de textes anciens sont régulières et l’accès aux textes originaux reste tout aussi fondamental.

 

Dans le futur, Les Misérables pourrait potentiellement être réécrit pour correspondre à de nouveaux standards langagiers, et/ou figurer dans sa version originale…agrémentée d’explications sur ce drôle de style dans lequel « le masculin l’emporte ». Car oui, dans quelques décennies, les générations futures se demanderont peut-être pourquoi leurs ancêtres écrivaient surtout au masculin.

Et d’ailleurs, vous vous souvenez quand on payait encore en francs ? Le passage à l’euro a nécessité un temps d’adaptation, et deux prix se sont longtemps côtoyés sur les étiquettes. Certaines personnes opèrent encore la conversion dans leur tête et cela fait parfois sourire les jeunes générations. Comme quoi…[3]

 

[1] http://www.ecriture-inclusive.fr.

[2] Un dossier était consacré à l’orthographe dans le Moustique du 20 septembre 2017 (n° 4782). Michel Francard, linguiste à l’UCL, y tenait les propos suivants : « On peut aujourd’hui invoquer l’histoire de la langue pour garder des difficultés orthographiques, mais il faut le faire avec distance. Ces difficultés sont souvent le résultat de décisions assez élitistes et qui ont évolué. Toute l’histoire de l’orthographe est truffée d’erreurs ou de décisions arbitraires » (p. 23).

[3] Cette opinion s’adressant avant tout aux personnes sceptiques quant à l’écriture inclusive, les règles de cette dernière n’ont pas été d’application dans ce texte, afin de les ménager.

 

Baptiste Dethier

 

Actualité Compte-rendu

« Le sexisme dans l’espace public », l’étude de Vie Féminine

 

Vie Féminine présentait ce mardi 26 septembre, à Charleroi, les résultats de son étude sur le sexisme dans l’espace public.

Le sexisme est évidemment travaillé régulièrement par Vie Féminine et un ras-le-bol s’est clairement manifesté – « le sexisme y’en a marre ! » –, suivi par une volonté d’action concrète. Un appel à témoignages a dès lors été lancé, de janvier à mars 2017, permettant de recueillir les réponses de 400 femmes de Wallonie et Bruxelles.

Le questionnaire a été diffusé en ligne mais aussi en version papier, grâce à un travail de terrain et de proximité des intervenantes de Vie Féminine. La version papier a ainsi été très prisée dans la région de Charleroi, notamment auprès d’un milieu plus précarisé.

Une majorité de répondantes se situe dans la tranche 18-35 ans.

 

Le sexisme dans l’espace public n’est pas qu’une question d’interactions uniques entre un auteur et une victime. C’est un ensemble de comportements et de stéréotypes s’intégrant dans une société patriarcale où règnent trop souvent les rapports de domination entre les sexes et l’ignorance volontaire du consentement.

Plusieurs femmes se lèvent tour à tour dans l’assemblée pour donner des extraits (parfois très glauques) des témoignages recueillis. On a beau savoir que cela existe, cela fait toujours froid dans le dos.

 

Le premier chiffre dévoilé est sans appel : 98% des femmes interrogées déclarent avoir vécu des situations de sexisme dans l’espace public. Et il ne s’agit pas que d’évènements isolés, que d’une mauvaise expérience que l’on vit par hasard une fois dans une vie, car plus de la moitié d’entre elles considèrent que ces situations sont régulières !

C’est le constat majeur de l’étude, sur lequel il ne faut cesser d’insister : le sexisme est partout, tout le temps et sous toutes les formes. Le phénomène est classé en quatre catégories :

Cette étude, comme on le voit régulièrement sur Internet avec la multiplication de blogs spécifiques, met en lumière le besoin pour les femmes d’avoir un espace où en parler, où partager des expériences parfois très traumatisantes et être entendues. Les répondantes ont d’ailleurs été particulièrement loquaces, n’hésitant pas à déborder les cadres de réponse pour déposer ce qu’elles avaient dans la tête et sur le cœur.

Sexisme en rue ou dans les TEC : 67%.

Comment ces personnes se sont-elles principalement senties après avoir été victimes de ces situations de sexisme ?

Ces chiffres sont particulièrement interpellants dans la mesure où ils traduisent des conséquences à moyen voire à long terme. Il ne s’agit pas seulement d’un inconfort momentané mais de sentiments négatifs permanents qui nuisent au bien-être et peuvent entraîner un repli sur soi et des stratégies d’évitement.

 

74% des répondantes ont déclaré avoir parlé de l’agression vécue à une personne de leur entourage. C’est assez positif mais 26% de personnes qui gardent pour elles une expérience de ce type reste un pourcentage non négligeable. Ensuite, les réactions des personnes à qui ces femmes se sont confiées diffèrent : alors que 73% font preuve d’un soutien et/ou d’une colère partagée, 21% banalisent l’expérience vécue (« ce n’est pas si grave », « c’est passé, tu es vivante, n’y penses plus » et 6% vont jusqu’à une réaction de culpabilisation (« mais tu as vu comme tu étais habillée aussi ? », « tu l’as peut-être regardé d’une certaine façon, il a cru que… »).

Seulement 3% des répondantes sont allées plus loin en portant plainte, utilisant ainsi la loi de 2014 contre le sexisme dans l’espace public. 48% seulement ont déclaré connaître l’existence de cette loi. Selon Laetitia Genin, coordinatrice nationale de Vie Féminine, cette loi représente un signal fort, nécessaire mais insuffisant : il faudrait davantage informer de son existence, faciliter ses conditions de mise en application (accueil de la plainte, par exemple) et encourager plus vivement son utilisation.

 

Au-delà de l’objectivation bienvenue du phénomène, Vie Féminine insiste sur l’importance d’un véritable travail articulé, qui s’attarde à la fois sur l’éducation des filles et garçons, sur l’accueil et l’accompagnement respectueux des victimes, sur les outils juridiques favorables aux femmes et sur leur visibilité.

Le rapport complet sera disponible début octobre et Vie Féminine propose également de poursuivre le travail mené le 24/10, à Charleroi, avec un workshop sur le sexisme dans l’espace public.

 

Le public était présent en nombre dans la belle brasserie carolo de l’Eden. Outre le secteur associatif, on notait la présence de responsables politiques, de journalistes, de membres des secteurs de la police et de la justice, des participantes à l’enquête, des membres d’organisations syndicales, etc. Un beau succès, bien relayé dans les médias.

Nous avons comptabilisé 79 personnes présentes dans la salle, 65 femmes et 14 hommes. Fait amusant pour l’anecdote : sur les 17 interventions du public, 7 hommes ont pris la parole. Un pourcentage de présence de 17,7% pour ensuite passer à un taux de prise de parole de 41,2%. Un autre phénomène qui illustre toujours – sans juger aucunement la qualité de interventions de ces messieurs, que du contraire – une forme de déséquilibre au sein du débat public…

 

EDIT : l’étude finale est désormais publiée et disponible ici.

 

Baptiste Dethier

 

Actualité Compte-rendu

Compte-rendu: Journées d’étude de l’ACRF Femmes en Milieu Rural

Ces 11 et 12 septembre 2017, le mouvement ACRF Femmes en Milieu Rural se réunissait sur le thème : Droit dans le mur…à moins que ?

Pour Daisy Herman, secrétaire générale, ce titre peut paraître pessimiste mais c’est sa deuxième partie qui est à souligner, désignant une volonté optimiste de se questionner, de continuer à développer un esprit critique sur l’engagement à réaliser dans la société de 2017.

Les deux journées étaient divisées en quatre thèmes :

  • Belgique
  • Europe
  • Presse/médias
  • Education permanente

 

Nous n’avons pu assister qu’à la première matinée, structurée autour d’un exposé de Pierre Verjans, politologue à l’Université de Liège (d’ailleurs, ne dites plus « ULg », mais « ULiège » !) et fin connaisseur de la politique belge. Son intervention, intitulée « Belgique : quelle responsabilité pour le citoyen ? », a brossé pendant plus d’une heure, sans compter les échanges qui ont suivi, un panorama de notre système politique aux multiples facettes.

 

La place du citoyen dans la décision politique a beaucoup évolué depuis la création de la Belgique en 1830. Nous sommes passé·e·s d’un parlementarisme élitiste (seuls 2% de la population avaient accès au vote) à une démocratie de partis. Les partis représentaient les citoyen·ne·s (tou·te·s ont été progressivement inclus·es) et formaient de grands blocs. Depuis 20 à 30 ans environ, la démocratie de partis a fait place à une « démocratie du public ».

Autrement dit, il ne s’agit plus tant d’une question de programme mais plutôt de notoriété : les sondages ont pris une importance cruciale dans la politique, faisant et défaisant des coalitions, alimentant les stratégies ou encore offrant aux citoyen·ne·s, grâce aux médias, un aperçu des opinions de leurs semblables. Cela participe d’une individualisation de la société, tant dans son respect des opinions légitimes de chacun·e que dans le morcellement de la mobilisation citoyenne.

Le point d’orgue de l’exposé concernait les formes de participation citoyenne. Les citoyen·ne·s peuvent participer à la délibération (panels, comités de quartier…) et à la prise de décision (consultations populaires, référendums) mais ces deux formes n’offrent pas toujours suffisamment de satisfaction : ce sont toujours les mêmes qui participent, les choix de la population ne sont pas toujours suivis, etc.

Une voie alternative est visible dans le travail que mènent les associations et mouvements d’éducation permanente : s’informer, discuter, construire une opinion, poser un regard critique sur les intérêts en jeu, prendre parti dans les intérêts en jeu et enfin peser sur la décision. L’engagement associatif est parfois décourageant parce qu’il semble loin du pouvoir politique, de la prise de décision. L’intérêt du secteur associatif est donc de solidifier un collectif, de se rassembler pour construire une vision du monde, de la société, et de peser sur les personnes et les institutions qui détiennent les responsabilités politiques.

Il ne faut pas minimiser ce pouvoir d’influence. Les hommes et les femmes politiques sont à l’écoute des revendications des individus et des associations. Le message de Pierre Verjans est clair : « Nous aurons des élections en 2018 et 2019 : envoyez vos revendications ! Faites-le, ne vous dites pas que c’est inutile. Plus vous serez et plus vous influerez sur les décisions« .

C’est son avis par rapport au thème des journées d’étude, avec un rappel au désormais célèbre « Indignez-vous » de Stéphane Hessel : même si ce n’est pas facile, il faut tenter d’être des actrices et acteurs du changement, pour se rapprocher de la vision du monde que nous prônons.

Une centaine de personnes étaient présentes – parmi lesquelles cinq hommes. Il apparaît clairement que le public est plutôt âgé (combien de fois n’avons-nous pas entendu, en une petite demi-journée, parler du PSC au lieu du CDH !) et la question du renouvellement se pose inévitablement. Les organisatrices ont tout à fait conscience de cette évolution et ne manquent visiblement pas d’idées et d’énergie pour tenter d’opérer une transition dans la pérennité. Une collaboration va d’ailleurs très prochainement naître entre l’ACRF Femmes en Milieu Rural et Synergie Wallonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes, sur le thème plus que d’actualité de la conciliation des temps de vie.

Au-delà de cette incertitude face à l’avenir, l’ACRF reste un mouvement toujours très actif, touchant un nombre élevé de femmes à travers la Wallonie, proposant de multiples activités et géré par une équipe dynamique. Si son public vieillit progressivement, il n’en est pas moins en demande de rencontres et d’apprentissages, autrement dit d’éducation permanente. L’ACRF ne cesse donc de remplir sa mission, comme en témoigne cette participante : « Encore ce matin, j’ai l’impression d’avoir reçu une bonne formation. J’ai appris beaucoup de choses, ça stimule l’esprit. Avec l’âge, comme d’autres, je ne suis plus très active mais on veut rester dans une dynamique. Ce genre de moment est important pour continuer à s’éduquer« .

Nul doute que ces deux journées se sont poursuivies de la même manière.

 

Baptiste Dethier

 

Actualité Violences faites aux femmes

Enquête : « Violences envers les femmes, comment en finir ? »

CONSULTATION CITOYENNE

Une enquête et un colloque pour un processus participatif.

Une question et quelques détails : 1 minute seulement !

 

Formulaire             Document de présentation de l’enquête

 

Dès aujourd’hui, et jusqu’au 15 septembre, Synergie Wallonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes lance une consultation citoyenne sur la question de la lutte contre les violences envers les femmes. Les résultats seront utilisés comme thèmes à exploiter lors d’une concertation citoyenne les 15 et 16 décembre, à l’Assemblée des Femmes et des Associations à Namur.
Ce processus aboutira à des propositions concrètes et des recommandations à l’usage de nos dirigeants et des associations de terrain. Le projet est réalisé en partenariat avec l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, la La Province de Namur, la Ville de Namur (Page officielle), le Collectif contre les Violences familiales, La Voix Des Femmes Asbl, Le Monde selon les femmes asbl et l’ Acrf Femmes Milieu Rural.

Nous souhaitons vous donner la parole et vous laisser, en tant que citoyen.ne.s et actrices/acteurs de terrain, décider vous-même de la thématique prioritaire à travailler afin que vous puissiez vous approprier entièrement le débat. Hors des sentiers battus, où les citoyen.ne.s identifient-ils les problèmes qu’il faut traiter en priorité? Et dans le milieu professionnel, qu’en pensent les intervenant.e.s? C’est l’idée de cette enquête, qui ne contient qu’une seule et unique question, afin de limiter au maximum les orientations prédéterminées dans l’approche :
« QuelLE problème/question souhaitez-vous prioriser dans la lutte contre les violences envers les femmes ? »

 

 

Merci de partager autour de vous et pas uniquement dans le milieu associatif féministe, afin de recueillir un maximum de points de vue !!

 

Actualité Parlement FWB Travail parlementaire

Parlement de la FWB – #3 Commission Droits des femmes et égalité des chances

Séance du 23 mai 2017

 

Compte-rendu intégral officiel à lire sur : http://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/agenda-des-activites-parlementaires/001558027

 

  1. Questions de Clotilde Leal-Lopez (CDH), Virginie Defrang-Firket (MR) et Marie-Françoise Nicaise (MR) : « Étude sur le vécu des femmes incarcérées »

 

Les asbl Barricade et Alternative Théâtre ont réalisé un projet (« Paroles / Détenues ») en collaboration avec la prison de Lantin et surtout de plusieurs femmes qui y sont incarcérées. Elles ont pu prendre la parole et discuter, témoigner dans le quotidien de femmes en prison. Les trois députées ont été marquées par ces témoignages forts sur des sujets comme la maternité, l’éloignement de la famille, le manque de préparation à la sortie, le sens de l’enfermement, le manque de soins médicaux, l’absence totale d’intimité…

Existe-t-il d’autres projets portés par des associations en prison (éventuellement soutenus par la FWB), visant principalement les femmes ? Combien de détenues sont inscrites dans une démarche de formation ? Quel budget est consacré aux femmes en prison en général ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La ministre se déclare particulièrement heureuse de l’impact de ce projet, d’autant plus qu’il a fait l’objet d’un soutien de la FWB, à travers l’appel à projets « Alter Égales », d’un montant de 15.000 €. Par ailleurs, son objectif est de « diminuer les conséquences négatives de l’incarcération », en donnant du sens au temps passé en prison, par exemple grâce à l’enseignement de promotion sociale qui s’ouvre désormais aux détenu-e-s. Une centaine de femmes détenues rentrent actuellement dans les conditions pour suivre les formations proposées.

La brochure réalisée par Barricade pourrait être diffusée plus largement, par exemple dans les écoles que comme l’a proposé Virginie Defrang-Firket.

 

 

  1. Interpellation d’Hélène Ryckmans (Ecolo) : « Arrêtés d’exécution du décret « Genre » »

 

D’après ce que le gouvernement de la FWB a communiqué, chaque mesure prise par ce même gouvernement sera soumise au « test genre », permettant ainsi de se pencher sur l’impact des mesures prises sur la situation respective des femmes et des hommes. Cependant, les textes ont été adoptés il y a plus d’un an déjà. Où en est l’élaboration du vade-mecum et du formulaire « intelligent » ? Comment va s’effectuer la collaboration avec les membres des autres cabinets ministériels ? Comment explique-t-on que le processus de mise en œuvre du gender budgeting tarde à se mettre en place ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Depuis le vote du décret début 2016, une cellule d’appui a été créée au sein du ministère, avec deux équivalents temps plein, pour soutenir les services, regrouper des données et évaluer la mise en œuvre des « tests genre ». Parallèlement, une formation à l’attention des agents de l’administration et des cabinets ministériels est menée par un organisme externe. Une soixantaine de personnes ont déjà été sensibilisées et formées à la pratique du « test genre » et du gender budgeting. Fin 2017, ce nombre devrait atteindre 200 pour un budget total de 30.000 €.

Le vade-mecum et le formulaire intelligent sont en cours de finalisation.

Concernant le gender budgeting, une mise en œuvre progressive a effectivement été décidée, en raison de l’ampleur de la tâche et d’une volonté de s’engager dans une démarche qualitative sérieuse.

 

La ministre précise également que, depuis très récemment, les notes d’orientation, projets de décret ou d’arrêté ne pourront plus être inscrits à l’ordre du jour du gouvernement si le « test genre n’y est pas annexé.

 

 

  1. Question de Marie-Françoise Nicaise (MR) : « Étude « Start it @kbc » relative à l’entrepreneuriat féminin »

 

Cette étude pointe les obstacles que l’on connaît : peur de l’inconnu, difficulté d’attirer les investisseurs, stéréotypes d’une moindre compétence que les hommes… Une amélioration de la situation est néanmoins soulignée, avec une augmentation du nombre de femmes entrepreneures, bien que leurs activités restent liées à la mode, la décoration… Les modèles et mentors féminins doivent être mis en avant pour encourager les femmes dans des milieux dominés par les hommes.

Ces recommandations sont-elles prises en compte par l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation (AEI) dans son plan 2015-2020 ? Quels échanges avec l’AEI et le cabinet Marcourt ? Le projet de cartographie de l’entrepreneuriat social féminin du Lobby Européen des Femmes a-t-il abouti ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

« Alter Égales » avait effectivement soutenant le projet « WEstart » du Lobby Européen des Femmes, qui sera poursuivi sur fonds privés dans dix autres pays européens. Une première cartographie a donc bien été réalisée, permettant un état des lieux de l’entrepreneuriat social féminin en Belgique et fournissant un bel outil statistique sexué.

Les résultats ont menés à une collaboration avec le cabinet de Jean-Claude Marcourt, pour réfléchir à l’amélioration de l’accès des femmes aux métiers technologiques. Un carnet pratique à destination des écoles est en cours d’élaboration par l’asbl Interface3 Namur. Avec l’Agence du numérique, une grande campagne de communication est envisagée pour y véhiculer une image positive et attractive des femmes entrepreneures, en particulier dans les métiers porteurs du numérique.

En outre, l’AEI a mis en œuvre le programme « Générations entreprenantes », qui propose des modèles d’identification et un accompagnement (tutorat, mentorat…) des jeunes femmes et hommes entrepreneur-e-s.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) : « Forum IDAHOT »

 

IDAHOT est l’abréviation anglophone de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, fixée le 17 mai. Cette année, pour la 5ème fois, le gouvernement fédéral a organisé le « Forum IDAHOT », en collaboration avec d’autres niveaux de pouvoir, dont la FWB. Quelle est l’implication exacte de la FWB dans cet évènement ? Quelles sont par ailleurs les actions et projets de la FWB sur ce sujet ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Le fédéral a exigé une participation financière minimale de 33%, en échange de l’organisation de deux ateliers. Le premier portait sur les luttes communes et les particularités des combats LGBT dans les pays du Maghreb et en Belgique, réunissant des militant-e-s et activistes de nombreux pays. Le second visait à se pencher sur l’intégration des personnes transgenres dans l’enseignement supérieur, en collaboration avec l’association « Genres pluriels » et un groupe de travail lancé parallèlement par le cabinet Marcourt.

D’une manière générale, il apparait évident, aux yeux de la ministre, que l’ensemble des politiques d’égalité doivent garder une attention spécifique à cette problématique.

 

 

  1. Question de Marie-Françoise Nicaise (MR) : « Violences conjugales, existence d’une approche spécifique pour la communauté LGBT ? »

 

Tout le monde se souvient de la campagne « Fred et Marie » luttant contre les violences conjugales. Par ailleurs, une autre campagne (« Et toi, t’es casé-e ? ») a été menée sur les stéréotypes homophobes et transphobes. La Fédération Wallonie-Bruxelles est très active sur ces thématiques, mais pour quelles raisons sont-elles abordées séparément ? Les violences conjugales existent également parmi les couples LGBT. De plus, les victimes subiraient une double peine : la violence et les réactions homophobes ou transphobes. Une nouvelle campagne pourrait-elle être mise sur pied (« Marie et Marie », « Fred et Fred ») ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

« La violence dans le couple est reconnaissable par sa dynamique et par la relation d’emprise exercée par l’auteur sur la victime, et ce indépendamment de l’orientation sexuelle des victimes et des auteurs ». Néanmoins, des personnes homosexuelles pourraient effectivement se sentir réticentes à faire part de violences conjugales, par crainte de réactions discriminatoires liées à leur orientation sexuelle. Il est clair que les campagnes de sensibilisation aux violences conjugales s’adressent plus particulièrement aux femmes hétérosexuelles, bien plus nombreuses, mais la communication entourant la ligne d’écoute téléphonique est toujours rédigée de façon à ce que chaque personne puisse se sentir légitime pour faire appel aux services des professionnels de cette ligne.

En outre, des visuels de différentes campagnes intègrent des couples homosexuels. C’était le cas en 2015 avec la campagne « No Violence », et en 2013 avec la campagne « Huit couples » qui interpellait le public sur le fait qu’un des huit couples représentés (dont un couple homosexuel) était marqué par la violence conjugale.

 

Actualité Parlement FWB Travail parlementaire

Parlement de la FWB – #2 Commission Droits des femmes et égalité des chances

Séance du 9 mai 2017

 

Compte-rendu intégral officiel à lire sur : http://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/doc-et-pub/documents-parlementaires-et-decrets/documents/001556453

 

 

  1. Question d’Hélène Ryckmans (Ecolo) : « Campagne « Fifty-Fifty » et EVRAS »

 

La Fédération des Centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes a lancé une campagne (« Fifty-Fifty ») pour sensibiliser les jeunes au fait que la contraception doit être l’affaire des deux partenaires (visant en particulier la responsabilité masculine). Par ailleurs, Ecolo a soumis au Parlement une proposition de « Pass contraception ». Que compte faire le gouvernement pour relayer cela ?

D’autre part, la députée s’inquiète de la présence du groupe catholique « Croissance » dans les écoles concernant l’EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle).

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La ministre soutient la campagne « Fifty-Fifty », financièrement à hauteur de 2000 € et en favorisant sa diffusion. D’autres campagnes de sensibilisation sont d’ailleurs prévues en 2017, entre autres via les Centres PMS.

Concernant l’EVRAS, elle souhaite vivement éviter la diffusion de messages prosélytes par les différents prestataires de ce dispositif. Un label contraignant à cet égard est en cours de discussion au sein des gouvernements compétents.

 

 

  1. Question de Clotilde Leal-Lopez (CDH) : « Politique étrangère de la Belgique et droits des femmes »

 

Si la diplomatie multilatérale et le dialogue avec des pays aux valeurs très différentes sont essentiels, la députée s’interroge sur le récent vote quasi automatique pour l’entrée de l’Arabie Saoudite dans la Commission de la condition des femmes à l’ONU. Quelle est la position de la ministre ? Faut-il mettre sur pied une conférence interministérielle sur les enjeux relatifs aux droits des femmes et améliorer la concertation entre les gouvernements du pays ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La concertation avec les entités fédérées n’est malheureusement pas requise et la décision relève uniquement du ministère des Affaires étrangères. La ministre désapprouve fermement le vote et le message qu’envoie l’entrée de l’Arabie Saoudite dans cette commission. De plus, elle souligne que le ministre a justifié ce choix en lien avec une position sur les ventes d’armes, ce qui, à ses yeux, est significatif de l’intérêt porté par le gouvernement fédéral aux droits humains en général, et aux droits des femmes et des filles en particulier.

Mme Simonis a demandé à son cabinet de rédiger un courrier à l’intention du Premier ministre pour qu’il mette en place une conférence interministérielle sur les droits des femmes dans le pays et à l’étranger.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) : « Difficultés des femmes séparées ou divorcées »

 

D’après la Ligue des Familles, 40% des parents (majoritairement des femmes !) ayant droit à une contribution alimentaire ne la reçoivent pas dans les conditions prévues. Outre l’aspect financier, certains ex-conjoints (majoritairement des hommes) n’assument pas non plus leurs responsabilités, par exemple en matière d’éducation. Que sont les actions menées ou aides spécifiques proposées par le gouvernement de la FWB dans ce domaine, que ce soit en matière de sports, d’enseignement ou de culture ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Effectivement, les inégalités entre femmes et hommes sont également flagrantes dans ce domaine. La FWB possède peu de leviers directs mais y porte une attention importante, par exemple à travers le projet de plan transversal de lutte contre les inégalités et la pauvreté. D’autres dispositifs sont déjà en place, comme la participation financière progressive selon les revenus dans les milieux d’accueil subventionnés de la petite enfance, ou encore les systèmes d’allocation de bourses d’études. Cependant, il est également essentiel, selon la ministre, de s’interroger sur la flexibilisation à outrance du travail, la réforme des pensions ou la sécurité sociale…

 

 

  1. Question de Déborah Géradon (PS) : « Promotion de l’accès des femmes au sein des conseils d’administration et concept du programme de mentoring »

 

La députée met en avant le travail de l’association Women on Board, qui soutient et promeut l’accès des femmes aux conseils d’administration des entreprises privées et publiques, par exemple grâce à la création d’une base de données. Récemment, Women on Board a initié le reverse mentoring, qui consiste à former des binômes féminins composés d’une femme directrice ou CEO et d’une jeune personne à la recherche d’une expérience de haut niveau. Que pense la FWB de ce genre d’initiatives et comment peut-elle les soutenir ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Toutes les initiatives visant à une meilleure représentation des femmes dans les entreprises sont bénéfiques. La loi sur les quotas de genre dans les CA dispose d’ailleurs d’un bilan encourageant. À la suite de l’assemblée Alter-Egales de 2015 consacrée à l’égalité professionnelle, des recommandations avaient été émises, dont la mise en évidence d’exemples féminins de success-stories. La FWB a notamment soutenu l’association Engender pour un projet de sensibilisation à la parité et la mixité à destination des conseils d’administration du secteur associatif, ainsi que la publication du guide « Égalité, mixité et associations ». Cependant, des initiatives au niveau régional seraient également les bienvenues.

 

 

  1. Question de Clotilde Leal-Lopez (CDH) : « Conclusions du colloque sur le proxénétisme »

 

Un colloque sur la lutte contre le proxénétisme s’est tenu à Liège, rassemblant le monde judiciaire et les travailleurs sociaux. Quelles sont les conclusions et recommandations qui en découlent ? Quels rapprochements peut-on effectuer avec l’étude similaire commanditée par la FWB ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La lutte contre les violences faites aux femmes est cruciale pour le ministère des Droits des femmes. Dans le thème que vous évoquez, il s’agit en effet de proxénètes (surtout des hommes) qui exploitent des personnes prostituées (surtout des femmes). Le colloque a été riche en enseignements. D’abord, la complexité du phénomène est à nouveau apparue. Ensuite, il est ressorti d’une analyse livrée par le CFFB, que la prostitution a des ramifications avec le crime organisé en Europe. Enfin, l’accent a été mis sur les coûts économiques et sociaux de la prostitution pour la société.

La ministre rappelle également qu’un projet de sensibilisation sur la prostitution étudiante est programmé à la rentrée prochaine.

 

 

Actualité Parlement FWB Travail parlementaire

Parlement de la FWB – Commission Droits des femmes et égalité des chances

 

Séance du mardi 25 avril 2017

 

Compte-rendu intégral officiel à lire sur : http://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/agenda-des-activites-parlementaires/001553550

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur « l’image de la femme dans les défilés de mode »

 

Les femmes mannequins sont très souvent minces, voire très maigres, et l’image de la femme renvoyée au public ne correspond absolument pas à la réalité et n’est pas positive pour les femmes en général.

Selon la députée, la France s’est dotée d’une loi obligeant les agences de mannequin à fournir des attestations de bonne santé, basées sur l’indice de masse corporelle. Qu’en est-il en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Comment améliorer l’image de la femme, et cela peut-il passer par une légifération ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

La ministre partage les constats et l’inquiétude de la députée. Les représentations féminines dans le milieu de la mode ont des répercussions négatives sur l’image de la femme ainsi que sur la santé de ces mannequins que l’on érige en modèle pour le public. Elle s’étonne également que ces mêmes critères (les créateurs veulent des filles maigres car leurs vêtements « tombent » mieux sur elles) ne s’appliquent pas aux mannequins masculins !

Une loi permettant de limiter la diffusion des images sexiste est souhaitable, mais dans le cas de la mode, c’est le gouvernement fédéral qui est compétent en la matière. Les compétences de la FWB se « limitent » à la sensibilisation aux stéréotypes de genre, dans une logique de prévention. Par exemple, un décret sur les concours de beauté pour enfants a été approuvé récemment par le gouvernement de la FWB.

 

 

  1. Question de Clotilde Leal-Lopez (CDH) sur l’« état des lieux du plan intrafrancophone sur les violences envers les femmes »

Ce plan de lutte contre le harcèlement de rue, les violences conjugales ou encore les mutilations génitales a été adopté en 2015. Depuis lors, quelles mesures sont en application grâce à ce plan ? Où en sont les formations des professionnels annoncées ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La ministre distingue quatre axes des mesures en cours ou déjà réalisées :

–          Renforcement de la formation initiale et continue des professionnels. Des groupes de travail ont été constitués pour les enseignements supérieur et de promotion sociale. La ministre a également proposé d’intégrer la problématique des violences sexistes et familiales dans les formations des enseignants.

–          Un groupe de travail réunissant des professionnels des secteurs de l’Aide à la Jeunesse, de l’Enseignement, de l’ONE et des Maisons de Justice a été mis sur pied pour désigner des personnes référentes pour les violences de genre, pour ensuite élaborer des programmes de formation.

–          Campagnes de sensibilisation. La campagne du « Journal de Marie » sur les violences conjugales a eu lieu en 2016 et a été relancée pour 2017, favorisant la visibilité du numéro vert consacré aux violences conjugales. Par ailleurs, une autre ligne téléphonique gratuite pour les violences sexuelles, gérée par SOS Viol, a été mise en place avec la collaboration de Rachid Madrane, ministre des Sports.

–          Une étude sur la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes est en projet. Une autre étude sur les expériences de femmes et d’hommes face à la violence devait également voir le jour mais est compromise, selon la ministre, par les coupes budgétaires opérées par le gouvernement fédéral.

 

 

  1. Question d’Yves Evrard (MR) sur un « phénomène méconnu : les femmes sans-abri »

 

Intervention suite à la parution d’un article dans Le Vif : 78% des personnes sans-abri sont des hommes, contre 22% de femmes, mais ces chiffres seraient sous-évalués. Quel pourrait être l’action de la FWB à ce sujet ? Par ailleurs, en 2011, la FWB avait soutenu une étude portant sur ce public. Des recommandations ont-elles suivi ? Les professionnels sont-ils formés aux spécificités de ce public ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Effectivement, les femmes adoptent comme stratégie de survie une posture « masculine » qui les rend moins « visibles », plus discrètes dans l’ensemble des personnes sans-abri. La FWB n’est pas compétente pour agir directement là-dessus mais elle dispose de certains leviers, comme par exemple le plan intrafrancophone de lutte contre les violences.

Par ailleurs, la plateforme « Alter Égales » s’était penchée en 2015 sur l’égalité au travail, en montrant notamment les facteurs produisant un risque de paupérisation : travail à temps partiel, quotient conjugal en fiscalité, interruptions de carrière, écart salarial, etc. Des recommandations ont été formulées aux différents gouvernements du pays en matières d’autonomie financière individuelle ou encore d’équilibre entre les temps professionnel, familial, personnel et social. Cependant, les mesures prises par le gouvernement fédéral vont, selon la ministre, dans le sens contraire de ces recommandations…

 

Réaction d’Yves Evrard (MR) :

Désigner le gouvernement fédéral et les mesures d’austérité comme seuls coupables est une erreur, selon le député. Il souhaiterait que davantage d’actions concrètes soient entreprises envers ce public, même s’il convient que le champ d’action de la FWB reste limité.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur « les femmes et le travail agricole »

 

Malgré la création d’un statut de conjoint-aidant il y a quelques années, le travail des femmes dans le milieu agricole souffre d’un manque de reconnaissance, qu’elles participent à la gestion de l’exploitation agricole partiellement ou à part entière. Comment la ministre peut-elle valoriser la fonction et le travail des agricultrices ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

L’emploi des femmes et les inégalités au travail font évidemment partie des missions du ministère des Droits des femmes. Pour rappel, l’assemblée des droits des femmes en 2015 s’était consacrée à l’égalité au travail, et la plateforme « Alter Égales » comporte en son sein plusieurs réseaux de femmes entrepreneures, ainsi que l’association Femmes en Milieu Rural.

Par ailleurs, cette thématique relève de l’Emploi et de l’Agriculture. De ce fait, la ministre déclare se concentrer principalement sur les missions de prévention et de sensibilisation aux stéréotypes qui orientent les carrières professionnelles des filles et des garçons. Plusieurs projets sont en cours à ce sujet, comme la sensibilisation aux enseignants des stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur l’« homophobie dans le monde du sport »

 

Selon un récent sondage de la BBC, 8% des amateurs de football arrêteraient de regarder un match si elles savaient que l’un des joueurs est homosexuel. Ce sondage est très interpellant et la sensibilisation à la lutte contre l’homophobie semble difficile dans les milieux sportifs. Des chiffres sont-ils disponibles pour différents sports ? Des contacts existent-ils avec le ministre des Sports pour réaliser des actions coordonnées ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

L’homophobie constitue effectivement l’une des expressions, avec le racisme, du rejet de la différence, dans le sport comme ailleurs. Elle a néanmoins la particularité d’être plus tolérée sous prétexte de « plaisanterie ». « Les femmes connaissent bien cela aussi ! », rajoute la ministre.

La campagne « Eh toi, t’es casé-e ? » a été initiée pour sensibiliser les jeunes de 12 à 25 ans, ainsi que les professionnels encadrants de l’enseignement, de la jeunesse et des sports à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations, notamment concernant le genre et l’orientation sexuelle. Rachid Madrane, le ministre des Sports, y a activement participé pour le volet sportif. De nombreux supports (site Internet, spots TV, page Facebook, guide pédagogique…) ont été largement diffusés et fort demandés par les professionnels.

 

Actualité Travail parlementaire

Parlement Wallon – Commission pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes

Séance du jeudi 30 mars 2017

 

Compte-rendu intégral officiel à lire sur http://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2016_2017/CRIC/cric147.pdf 

 

Audition sur l’entrepreneuriat féminin

 

Exposé de Loubna Azghoud, coordinatrice de la plateforme « Women in Business », complété suite à des questions de Virginie Defrang-Firket (MR) et Clotilde Leal Lopez (CDH)

 

Women in Business (WiB) fait partie d’Impulse, l’Agence bruxelloise pour l’entreprise, sous la tutelle du ministère de l’Économie. C’est une plateforme rassemblant une vingtaine de partenaires (Credal AFFA, Bruxelles Pionnières, les réseau Diane et Femmes Actives en Réseau, Interface 3, Wonder Women…) spécialisés dans la sensibilisation des femmes, l’accompagnement à la réalisation du projet entrepreneurial, la formation et le réseautage.

Les missions de WiB sont de stimuler la création d’entreprises et d’emplois par les femmes, et d’améliorer la visibilité de « l’écosystème » lié à l’entrepreneuriat féminin. Il est dès lors possible, pour une femme désireuse de lancer son activité, d’obtenir un accompagnement, de prendre place dans un réseau professionnel, de suivre une formation…

Il n’existe pas d’équivalent à Women in Business en Wallonie, à savoir une plateforme (structure publique) qui n’accompagne pas directement les femmes mais qui les oriente vers des structures adaptées et centralise les informations pour qu’elles soient plus accessibles.

Un baromètre de l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles est publié par leurs soins tous les deux ans.

 

L’entrepreneuse bruxelloise type a moins de 35 ans, est diplômée de l’enseignement supérieur, n’a jamais eu d’activité entrepreneuriale avant, est basée à Uccle ou Woluwe-Saint-Lambert et travaille dans le secteur des services ou du paramédical. Cela signifie que peu de femmes entrepreneures sont présentes à Molenbeek ou Anderlecht, ainsi que dans les secteurs de l’industrie ou du numérique.

11% des start-up belges sont créées par des femmes, la moyenne européenne étant de 15%.

 

Plusieurs freins sont identifiés dans l’entrepreneuriat féminin :

  • Le partage inégal des tâches ménagères
  • Le manque de visibilité, les businessman étant souvent préféré par les médias à la businesswoman
  • L’accès au financement, résultant d’un manque d’accompagnement et de formation, notamment dû à des stéréotypes sexués partiellement intégrés par les femmes elles-mêmes dans leur parcours de vie
  • Les compétences en matière de nouvelles technologies
  • Le manque de réseau, lié aux freins précédents

 

Les femmes sont beaucoup moins présentes au niveau des nouvelles technologies, tant dans le milieu professionnel que dans les formations actuelles. Le projet Women in Tech a été créé pour tenter d’y remédier, soutenir les femmes dans les projets TIC.

 

Les constats formulés par Mme Azghoud sont assez négatifs, mais cela ne l’empêche pas de souligner les opportunités positives et de se battre pour que les femmes prennent la place qui leur revient – la même que les hommes, tout simplement ! – au sein du secteur économique.

WiB a été créée en 2014 et l’évaluation de son impact n’est pas encore évidente. Néanmoins, l’engouement est présent à chaque événement organisé : les entrepreneuses y sont de plus en plus nombreuses et l’impact médiatique est croissant.

Le nombre d’indépendantes complémentaires est en hausse, mais il semblerait qu’il ne s’agisse pas que d’une motivation financière. Souvent, d’après l’intervenante, les femmes entreprennent avant tout, davantage que les hommes, pour « se réaliser », s’épanouir.

Pour Loubna Azghoud, il est très important de montrer des modèles féminins, et mettre la visibilité sur des réussites d’entrepreneuriat féminin fait clairement partie de leur mission.

 

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Actualité Communiqué officiel

Communiqué : solidarité contre l’apartheid sexuel aux Jeux Olympiques

APPEL

Paris candidat à l’organisation des JO 2024

SOLIDARITE CONTRE L’APARTHEID SEXUEL IMPOSE AUX FEMMES

EN ARABIE SAOUDITE ET EN IRAN !

Partons, en délégation, soutenir les associations françaises

au départ de Bruxelles

inscrivez-vous ici :
https://www.eventbrite.com/e/jo-solidarite-contre-lapartheid-sexuel-tickets-34144920376

ou 

RDV le 15 mai 11h30 au siège du CNOSF

(Comité National Olympique Français),

1 avenue Pierre de Coubertin, Paris 13ème

Nous remettrons au président du CNOSF une lettre et un « cadeau » symbolisant le mépris de l’Iran et l’Arabie Saoudite pour les principes universels inscrits dans la Charte Olympique qui interdit toute forme de discrimination y compris de sexe.

                           

Ces deux pays – qui sont les deux seuls au monde à interdire l’accès des stades aux femmes – n’ont donc plus leur place aux Jeux Olympiques. Comme ils n’ont pas non plus leur place à la Commission du Statut des Femmes des Nations-Unies, où pourtant l’Arabie Saoudite vient d’être élue, rejoignant ainsi l’Iran parmi les 45 pays membres élus !

 

L’Afrique du Sud a été interdite de JO pendant 30 ans pour cause d’apartheid racial.

L’apartheid sexuel doit être condamné avec la même fermeté.

 

Les parisiennes et les parisiens doivent s’en souvenir.

 

Organisations Solidaires :

Ligue du Droit International des Femmes,

Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes  (regroupant 65 associations en France),

le SNEP-FSU (Syndicat National d’Education Physique),

les VigilantEs,

les femmes sans voile d’Aubervilliers

le Mouvement « Let Iranian Women enter their stadiums »,

Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes asbl,

Nous espérons pouvoir compter sur votre présence !