Parlement de la FWB – Commission Droits des femmes et égalité des chances

 

Séance du mardi 25 avril 2017

 

Compte-rendu intégral officiel à lire sur : http://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/agenda-des-activites-parlementaires/001553550

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur « l’image de la femme dans les défilés de mode »

 

Les femmes mannequins sont très souvent minces, voire très maigres, et l’image de la femme renvoyée au public ne correspond absolument pas à la réalité et n’est pas positive pour les femmes en général.

Selon la députée, la France s’est dotée d’une loi obligeant les agences de mannequin à fournir des attestations de bonne santé, basées sur l’indice de masse corporelle. Qu’en est-il en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Comment améliorer l’image de la femme, et cela peut-il passer par une légifération ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

La ministre partage les constats et l’inquiétude de la députée. Les représentations féminines dans le milieu de la mode ont des répercussions négatives sur l’image de la femme ainsi que sur la santé de ces mannequins que l’on érige en modèle pour le public. Elle s’étonne également que ces mêmes critères (les créateurs veulent des filles maigres car leurs vêtements « tombent » mieux sur elles) ne s’appliquent pas aux mannequins masculins !

Une loi permettant de limiter la diffusion des images sexiste est souhaitable, mais dans le cas de la mode, c’est le gouvernement fédéral qui est compétent en la matière. Les compétences de la FWB se « limitent » à la sensibilisation aux stéréotypes de genre, dans une logique de prévention. Par exemple, un décret sur les concours de beauté pour enfants a été approuvé récemment par le gouvernement de la FWB.

 

 

  1. Question de Clotilde Leal-Lopez (CDH) sur l’« état des lieux du plan intrafrancophone sur les violences envers les femmes »

Ce plan de lutte contre le harcèlement de rue, les violences conjugales ou encore les mutilations génitales a été adopté en 2015. Depuis lors, quelles mesures sont en application grâce à ce plan ? Où en sont les formations des professionnels annoncées ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

La ministre distingue quatre axes des mesures en cours ou déjà réalisées :

–          Renforcement de la formation initiale et continue des professionnels. Des groupes de travail ont été constitués pour les enseignements supérieur et de promotion sociale. La ministre a également proposé d’intégrer la problématique des violences sexistes et familiales dans les formations des enseignants.

–          Un groupe de travail réunissant des professionnels des secteurs de l’Aide à la Jeunesse, de l’Enseignement, de l’ONE et des Maisons de Justice a été mis sur pied pour désigner des personnes référentes pour les violences de genre, pour ensuite élaborer des programmes de formation.

–          Campagnes de sensibilisation. La campagne du « Journal de Marie » sur les violences conjugales a eu lieu en 2016 et a été relancée pour 2017, favorisant la visibilité du numéro vert consacré aux violences conjugales. Par ailleurs, une autre ligne téléphonique gratuite pour les violences sexuelles, gérée par SOS Viol, a été mise en place avec la collaboration de Rachid Madrane, ministre des Sports.

–          Une étude sur la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes est en projet. Une autre étude sur les expériences de femmes et d’hommes face à la violence devait également voir le jour mais est compromise, selon la ministre, par les coupes budgétaires opérées par le gouvernement fédéral.

 

 

  1. Question d’Yves Evrard (MR) sur un « phénomène méconnu : les femmes sans-abri »

 

Intervention suite à la parution d’un article dans Le Vif : 78% des personnes sans-abri sont des hommes, contre 22% de femmes, mais ces chiffres seraient sous-évalués. Quel pourrait être l’action de la FWB à ce sujet ? Par ailleurs, en 2011, la FWB avait soutenu une étude portant sur ce public. Des recommandations ont-elles suivi ? Les professionnels sont-ils formés aux spécificités de ce public ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

Effectivement, les femmes adoptent comme stratégie de survie une posture « masculine » qui les rend moins « visibles », plus discrètes dans l’ensemble des personnes sans-abri. La FWB n’est pas compétente pour agir directement là-dessus mais elle dispose de certains leviers, comme par exemple le plan intrafrancophone de lutte contre les violences.

Par ailleurs, la plateforme « Alter Égales » s’était penchée en 2015 sur l’égalité au travail, en montrant notamment les facteurs produisant un risque de paupérisation : travail à temps partiel, quotient conjugal en fiscalité, interruptions de carrière, écart salarial, etc. Des recommandations ont été formulées aux différents gouvernements du pays en matières d’autonomie financière individuelle ou encore d’équilibre entre les temps professionnel, familial, personnel et social. Cependant, les mesures prises par le gouvernement fédéral vont, selon la ministre, dans le sens contraire de ces recommandations…

 

Réaction d’Yves Evrard (MR) :

Désigner le gouvernement fédéral et les mesures d’austérité comme seuls coupables est une erreur, selon le député. Il souhaiterait que davantage d’actions concrètes soient entreprises envers ce public, même s’il convient que le champ d’action de la FWB reste limité.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur « les femmes et le travail agricole »

 

Malgré la création d’un statut de conjoint-aidant il y a quelques années, le travail des femmes dans le milieu agricole souffre d’un manque de reconnaissance, qu’elles participent à la gestion de l’exploitation agricole partiellement ou à part entière. Comment la ministre peut-elle valoriser la fonction et le travail des agricultrices ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

L’emploi des femmes et les inégalités au travail font évidemment partie des missions du ministère des Droits des femmes. Pour rappel, l’assemblée des droits des femmes en 2015 s’était consacrée à l’égalité au travail, et la plateforme « Alter Égales » comporte en son sein plusieurs réseaux de femmes entrepreneures, ainsi que l’association Femmes en Milieu Rural.

Par ailleurs, cette thématique relève de l’Emploi et de l’Agriculture. De ce fait, la ministre déclare se concentrer principalement sur les missions de prévention et de sensibilisation aux stéréotypes qui orientent les carrières professionnelles des filles et des garçons. Plusieurs projets sont en cours à ce sujet, comme la sensibilisation aux enseignants des stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires.

 

 

  1. Question de Laetitia Brogniez (MR) sur l’« homophobie dans le monde du sport »

 

Selon un récent sondage de la BBC, 8% des amateurs de football arrêteraient de regarder un match si elles savaient que l’un des joueurs est homosexuel. Ce sondage est très interpellant et la sensibilisation à la lutte contre l’homophobie semble difficile dans les milieux sportifs. Des chiffres sont-ils disponibles pour différents sports ? Des contacts existent-ils avec le ministre des Sports pour réaliser des actions coordonnées ?

 

Réponse d’Isabelle Simonis (PS), ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances :

 

L’homophobie constitue effectivement l’une des expressions, avec le racisme, du rejet de la différence, dans le sport comme ailleurs. Elle a néanmoins la particularité d’être plus tolérée sous prétexte de « plaisanterie ». « Les femmes connaissent bien cela aussi ! », rajoute la ministre.

La campagne « Eh toi, t’es casé-e ? » a été initiée pour sensibiliser les jeunes de 12 à 25 ans, ainsi que les professionnels encadrants de l’enseignement, de la jeunesse et des sports à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations, notamment concernant le genre et l’orientation sexuelle. Rachid Madrane, le ministre des Sports, y a activement participé pour le volet sportif. De nombreux supports (site Internet, spots TV, page Facebook, guide pédagogique…) ont été largement diffusés et fort demandés par les professionnels.

 

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