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Actualité Droit des femmes Egalite femmes-hommes Violences faites aux femmes

Première esquisse de la Conférence interministérielle « Droits des femmes » 

Communiqué de Christie Morreale  du 28/11/19 :

La Wallonie, la Région de Bruxelles-Capitale et la Fédération Wallonie-Bruxelles viennent de demander la création d’une conférence interministérielle « Droits des femmes ».  Les Ministres compétentes, Christie Morreale, Nawal Ben Hamou et Bénédicte Linard souhaitent avancer de manière concertée sur les enjeux liés aux droits des femmes.

Sur l’impulsion de la Ministre des Droits des femmes, Christie Morreale, le Gouvernement wallon vient d’approuver la demande de création d’une Conférence interministérielle (CIM) relative aux Droits des femmes et va saisir le Comité de concertation.

La mise en place de cette CIM s’inscrit dans la volonté des trois entités fédérées – la Wallonie, la Région de Bruxelles-Capitale et la Fédération Wallonie-Bruxelles – de développer des politiques intégrées, cohérentes et efficaces pour lutter contre les discriminations et violences faites aux femmes.

L’actualité met régulièrement en lumière les inégalités salariales, le manque de femmes aux postes à responsabilité, le sexisme ou encore les violences dont sont victimes les femmes. Ces inégalités restent prégnantes tant au niveau de la vie privée que de la vie professionnelle.

Par ailleurs, depuis 2017, on dénombre déjà 99 féminicides en Belgique. En Wallonie, 18 viols sont commis par jour ! Des chiffres alarmants qui renforcent la nécessaire urgence de prendre des mesures concertées.

La création d’une Conférence interministérielle relative aux Droits des femmes va en ce sens. « Cet organe permettra d’avoir une vision globale et de mettre en œuvre des politiques optimales pour combattre les discriminations. Les violences envers les femmes constitueront une des priorités de travail de la Wallonie », conclut la Ministre Morreale.

Plus d’infos ? Stéphanie WILMET

Porte-parole de Christie Morreale

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Sorcière, fille, soeur et mère de sorcière et fière de l’être ! Signez la pétition

« Nous nous déclarons filles spirituelles des sorcières, libres et savantes. Nous nous déclarons soeurs de toutes celles qui aujourd’hui encore, parce qu’elles sont femmes, risquent la violence et la mort. Femmes et hommes qui nous soutenez, clamons haut et fort notre solidarité et notre sororité.
Et alors que la question des savoirs et de la sagesse enseignés de la nature s’impose à nous de la pire des manières, par l’urgence à agir, affirmons le ici : que se lèvent celles et ceux qui se battent pour la Terre, que vivent et prospèrent les sorcières ! »

 

Sorcières de tous les pays, unissons-nous !

chapeau de sorcière

Signez la pétition en ligne sur  : https://www.change.org/p/tout-le-monde-sorci%C3%A8res-de-tous-les-pays-unissons-nous?fbclid=IwAR1xLkBmEdqmUSqKTARuwtFgkIXqixdVNnXoQNlmMQATXWZkr63sH-iemxA

Sorcières de tous les pays, unissons-nous !
Halloween est terminé. Les costumes sont rangés. Parmi eux, en bonne place, figurent ceux de sorcières, valeur sûre pour effrayer les petits, comme les grands.

Sorcières ! Archétypes de la laideur, elles ont le nez crochu surmonté d’une immonde verrue, des dents cariées, des doigts flétris, griffus. Leur visage est marqué de rides dévorantes et de cheveux blancs qui transpirent la mort. Quand elles ne sont pas d’une laideur à faire peur, elles sont d’une sensualité à effrayer le commun. Hyper sexualisées, maquillage outrancier, rouge intense aux lèvres et noir aux yeux, leur décolleté plongeant n’a qu’un seul but : attirer le regard de l’imprudent. La robe sexy et les talons hauts complètent le tableau pour mieux mettre en valeur une longue chevelure aux couleurs chaudes, forcément indécente. Et que dire du balai ? Emblème de la domestication des femmes transformé en engin phallique sur lequel les sorcières ont tout pouvoir et qu’elles chevauchent pour grimper jusqu’au ciel ?

Sorcières ! Toute notre jeunesse, nous avons été bercées par ces histoires de femmes démoniaques capables de tout pour détruire… d’autres femmes. Les jeunes filles pures et douces, pour qui le plus grand danger ne serait pas de croiser des agresseurs, tabasseurs ou violeurs. Non. Ce serait de réveiller la jalousie ou la folie de leurs soeurs. Miroir, mon beau miroir, qui est la plus belle ? A travers les sorcières, le féminin est devenu l’emblème de la duplicité et de la cruauté, surtout quand il incarne le pouvoir : de la méchante Reine de Blanche-Neige à Mélisandre, la « Femme rouge » de Game of Thrones, ces femmes fortes inspirent crainte et défiance. La sorcière met au jour ce qui chez les femmes est censé rester caché, au
risque de devenir incontrôlable et destructeur : la sexualité et le pouvoir. Et, comble de l’ironie, Mélisandre ira jusqu’à pousser un homme à brûler, sous les yeux de la foule, sa propre fille. Le bûcher devenu instrument de la sorcière, la victime de cette magie noire une enfant, il fallait le faire…

Sorcières ! En Europe surtout, mais aussi en Amérique, elles sont mortes assassinées par dizaines de milliers aux XVIè, XVIIè et XVIIIé siècles, dans des chasses d’une cruauté sans limite. Torturées, noyées, brûlées vives, sur de simples accusations, après des simulacres d’investigations et de procès. Les féministes des années 1970(1) nous avaient déjà ouvert les yeux sur la réalité de ces violences, mais comme souvent, leur travail de mémoire a peu à peu été invisibilisé. Alors il nous faut le répéter, comme l’a fait Mona Chollet dans son livre Sorcières, la puissance invaincue des femmes. Car nous sommes nombreuses et nombreux à l’avoir oublié, à ne jamais l’avoir appris, que ces violentes campagnes, menées par la justice des hommes, répondaient à des critères strictement misogynes, alors que 80% des condamné.e.s et 85% des accusé.e.s étaient des femmes. Cela porte un nom, aujourd’hui sur toutes les lèvres : féminicides.

Sorcières ! Par ces bûchers aux flammes hautes, le message transmis était clair : qui ose défier les hommes, mourra de la pire des manières. Ces bûchers sont la honte des siècles qui les ont vu brûler, ils sont la honte de la glorieuse Renaissance européenne dont on célèbre cette année avec panache le 500ème anniversaire. Ils ont marqué plus qu’on ne le pense la trajectoire de la lutte des femmes. Par la terreur qu’ils ont suscitée, d’abord. La mise en scène des supplices était publique et effrayante. Qui peut imaginer le traumatisme individuel, social et culturel, qu’ont pu constituer ces scènes de tortures physiques et mentales ? Cette menace qui planait sur toute femme aspirant à s’extraire de la norme imposée.

Sorcières ! Aujourd’hui encore, à travers le monde, dans des régions d’Inde, d’Afrique, dans les Antilles ou en Océanie, les chasses aux sorcières sèment la terreur chez les femmes. Les simulacres de procès conduisent à des parcages dans des camps sans eau ni électricité, à des tortures et des assassinats ou des lynchages publics d’une brutalité sans pareille. Les femmes vivent dans l’angoisse de se voir désignées responsables d’un accident, d’une maladie, d’une sécheresse, des difficultés d’un couple à avoir un enfant ou d’un mauvais rêve…

Sorcières ! D’hier à aujourd’hui, parmi ces femmes, celles qui ne se soumettent pas au contrôle des hommes sont en surnombre. Les célibataires, les veuves, celles qui accusent leur violeur ou même refusent simplement des avances, les femmes libres, sans attaches, sans enfants, sans maris, les femmes âgées dont le corps ne sert plus ni au plaisir masculin ni à la procréation, et dont les années accumulées évoquent savoir et indépendance… En Europe, les femmes qui maîtrisaient l’art de soigner étaient pourchassées. Guérisseuses, sages-femmes, avorteuses, elles savaient utiliser les plantes médicinales, et dispenser une médecine aux gens du peuple dont elles faisaient majoritairement partie. Et pendant qu’elles devaient répondre de cette science devant des juges, les hommes s’accaparaient la médecine qui devenait leur noble propriété intellectuelle. En Inde aujourd’hui, une femme sans présence masculine à ses côtés, propriétaire de terres, est une suspecte potentielle. Si elle est déclarée sorcière, elle pourra être dépouillée et massacrée ainsi que ses enfants.

Sorcières ! La société patriarcale se nourrit des cendres de ces femmes et ces filles. En Europe, il aura fallu des siècles aux femmes pour se relever. Mais après la terreur, c’est une incroyable force qui aujourd’hui ressurgit de ces cendres, portée par toutes celles, autrices, chercheuses, artistes, militantes, femmes agissantes et engagées, qui, au siècle dernier et aujourd’hui, ont commencé à faire reculer la peur et à ouvrir les premiers barreaux de nos cages.

Nous, femmes, disons combien nous sommes les héritières, filles et soeurs de celles injustement appelées sorcières. Nous reconnaissons en elles les actrices parfois involontaires d’une des luttes les plus longues et difficiles de l’humanité : celle pour l’égalité et le droit des femmes. Combien de mortes, de mutilées, de combattantes dans les rangs de ce combat sans merci ? Il transcende tout : les siècles, les continents, les couleurs de peau, les religions, les statuts sociaux… tout.

Nous nous déclarons filles spirituelles des sorcières, libres et savantes. Nous nous déclarons soeurs de toutes celles qui aujourd’hui encore, parce qu’elles sont femmes, risquent la violence et la mort. Sorcières d’hier, sorcières d’aujourd’hui. Sorcières de tous les pays. Sorcières femmes – et hommes qui nous soutenez, disons haut et fort notre solidarité et notre sororité.

Et alors que la question des savoirs et de la sagesse enseignés de la nature s’impose à nous de la pire des manières, par l’urgence à agir, affirmons le ici : que se lèvent celles et ceux qui se battent pour la Terre, que vivent et prospèrent les sorcières !

Déjà signées ce 5/11/19 par 750 femmes de France, Belgique, Argentine, Etats-Unis, Canada, Suisse, Espagne, Inde, Suède, Pays-Bas, Liban, République Démocratique du Congo, Australie, Mali… Publiée dans le JDD le dimanche 3 novembre 2019, et sur le site du Soir en Belgique.

Tribune proposée par Coralie Miller, Autrice-Metteuse en Scène, France, & Sandrine Rousseau, Enseignante-Chercheuse, Présidente de l’Association Parler, France.

 

Actualité Agenda

Appel à candidatures : « Prix Anne-Marie Lizin-Théroigne de Méricourt »

Vous connaissez une femme ou une association dont l’engagement professionnel ou personnel en faveur des droits des femmes vous vous inspire ?

Vous aimeriez mettre en valeur ses engagements et son travail ?

Alors, n’hésitez pas à soumettre sa candidature au Prix Anne-Marie Lizin – Théroigne de Méricourt.

 

Votre candidate sera soit une femme, soit une association, vivant ou étant active en Wallonie.

Son engagement personnel ou professionnel répondra à un ou plusieurs des critères suivants :

–                      Elle lutte pour faire triompher le droit des femmes et l’égalité des genres ;

–                      Elle mène des actions en faveur de l’autonomie d’autres femmes ;

–                      Elle participe à la création d’emplois (et notamment pour d’autres femmes) ;

–                      Elle est engagée dans la lutte pour une meilleure conciliation vie privée, vie professionnelle ;

–                      Elle est connue et reconnue pour son engagement à promouvoir le travail des femmes dans un domaine traditionnellement très masculin ;

–                      Elle participe à des actions de recherche et/ou de mobilisation permettant l’amélioration de l’égalité Femmes/Hommes, tout domaine confondu (droits, santé, travail, …) ;

 

Pour que la candidature soit valide, veuillez compléter et renvoyer le dossier de candidature ci-joint par courrier ou par mail au plus tard pour le 16 novembre 2018.

https://magicpapys.info/wp-content/Fichiers/PrixAML2018.doc

Ce prix est organisé par Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes avec la collaboration de la Fondation Anne-Marie Lizin.

Merci de votre participation à la reconnaissance des talents engagés dans l’action en faveur des femmes.