C’est la rentrée ! Épisode 2/4 : publication rapport de recherche

Suite au projet Alter Égales 2015, initié par Mme Isabelle Simonis, ministre des Droits des femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Synergie Wallonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes a obtenu un subside afin de se pencher concrètement sur les « politiques temporelles ». Nous avons aujourd’hui le plaisir de vous annoncer la publication de ce rapport de recherche sur notre site : https://magicpapys.info/publications/

Il n’est pas aisé de décrire en quelques mots ce type de politiques, axé sur l’articulation des temps de vie, et dont nous faisons la promotion en tant que vecteur de l’égalité F/H, d’outil concret de gendermainstreaming. Sur notre site, à la même adresse, vous trouverez également un document de 3 pages synthétisant ces politiques temporelles et les objectifs de notre association au regard de celles-ci.

 

Quelques informations néanmoins pour illustrer notre démarche. L’articulation des temps est une préoccupation pour chaque individu. Or, hommes et femmes sont loin d’être égaux face à cela ! Notre étude et l’ensemble de notre démarche se basent sur ce simple constat, étayé par l’analyse de l’emploi du temps des Belges, grâce à la dernière enquête sur le sujet, parue en 2015.

De façon synthétique, en tenant compte des individus de toutes situations professionnelles et familiales à partir de 12 ans, il apparaît notamment que les hommes travaillent chaque semaine en moyenne 5h45 de plus (18h21) que les femmes (11h36), alors que celles-ci consacrent hebdomadairement 24h52 à la gestion de la vie domestique (tâches ménagères, soins et éducation des enfants), contre 15h18 pour la gent masculine.

Par-delà ces inégalités de genre (au travers de la persistance de normes considérant que le travail est davantage la sphère des hommes et le foyer celle des femmes), il s’avère que les répartitions des temps n’atteignent pas une forme d’équilibre. D’une part, si l’on se penche sur le travail « productif », prenant en compte le travail rémunéré mais également l’ensemble des tâches domestiques, les femmes sont en réalité plus « productives » que les hommes. D’autre part, on remarque que les hommes disposent de plus de 20% de temps de loisirs supplémentaire.

Les détails de l’enquête permettent d’approfondir ces inégalités en spécifiant les tranches d’âges ou encore les situations professionnelles, comme l’illustrent les tableaux suivants.

Premièrement, en consultant les chiffres consacrés au travail rémunéré, on constate que le temps de travail des femmes diminue par rapport à celui des hommes dès l’entrée sur le marché du travail, les écarts les plus importants étant marqués dans les catégories 25- 39 ans et 40-54 ans.

Ces périodes correspondent très souvent à la charge d’un ou de plusieurs enfants. Le tableau suivant montre que le temps accordé aux soins et à l’éducation des enfants connaît un pic durant une période similaire avec une disparité très marquée entre les femmes et les hommes, les premières consacrant à ces tâches un temps supplémentaire de 108% par rapport aux seconds.

Lorsque les deux parents ont une occupation professionnelle à plein temps (donc en enlevant une partie de l’échantillon, les adolescents et les personnes âgées), l’évolution au fil des catégories d’âges du temps consacré aux soins et à l’éducation des enfants est sensiblement similaire mais laisse entrevoir une constante dans les inégalités de temps consacré aux enfants.

La problématique des temps est donc non seulement un révélateur (mesurable, objectivable) des inégalités de genre, mais aussi un levier pour faire de ce thème une priorité dans une action publique à visée éminemment transversale.

 

 

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