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Les discriminations de genre à nouveau en hausse en 2018 – IEFH

 

Les discriminations de genre à nouveau en hausse en 2018

27 février 2019, Bruxelles – Deux fois plus de signalements en cinq ans, une augmentation marquante en 2017 qui se poursuit en 2018. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes reçoit chaque année plus de signalements pour dénoncer des discriminations fondées sur le genre. Qu’elles soient à l’égard des femmes, des hommes ou des personnes transgenres, les discriminations de genre restent un problème majeur. À l’approche de la journée internationale des femmes, l’Institut diffuse ces chiffres 2018.

« Fonder une famille tout en travaillant, recevoir le même salaire que son collègue, être embauché·e pour ses compétences, faire le sport de son choix, être traité·e avec respect… Cela sonne comme une évidence, pourtant, nous sommes encore loin d’une société où chacune et chacun vit librement quel que soit son genre. Mais, le sexisme, les stéréotypes de genre, les discriminations en raison d’être une femme, un homme, ni l’un ni l’autre ou les deux, sont de moins en moins tolérées. » observe Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

11% de signalements en plus par rapport à 2017

Chaque année, le nombre de signalements pour discrimination adressés à l’Institut augmente. En 2018, l’Institut a reçu 818 signalements, dont 355 demandes d’informations, 258 plaintes et 205 communications. En cinq ans, le nombre de signalements a plus que doublé, avec une hausse importante en 2017 qui se poursuit en 2018 (+11%). Les discriminations les plus rapportées sont la discrimination directe, celle en raison du sexe et celle en raison de la maternité. Les femmes en sont les principales victimes. La moitié des signalements sont émis par des femmes, près de 30% par des hommes.

L’emploi reste le domaine où les discriminations sont les plus fréquentes, il représente 45% des signalements. Dans ce domaine, près de neuf signalements sur dix portent sur une discrimination directe. Les femmes sont discriminées à chaque étape de la relation de travail (recrutement, conditions d’emploi, licenciement), et particulièrement en raison de la grossesse et de la maternité, même futures. 90% des signalements pour discrimination sur base de la grossesse ou de la maternité sont liés au travail.
Les signalements pour incitation à la discrimination ont triplé par rapport à 2017. Ils dénoncent essentiellement des propos haineux et sexistes prononcés en rue, sur internet ou dans les médias. Un signalement sur cinq dénonce un cas de sexisme.
Les signalements liés à la thématique transgenre ont fortement augmenté en 2018, +63% par rapport à 2017. Cette hausse s’explique, en partie par l’entrée en vigueur de la loi sur la modification de l’enregistrement de sexe et les problèmes administratifs qui ont suivi. De nombreuses personnes ont également contacté l’Institut au sujet de la nouvelle loi (76%). Les deux autres domaines les plus importants liés à la discrimination des personnes transgenres sont l’emploi (28%) et les biens et services (28%). Conclure une assurance reste encore souvent problématique pour les personnes transgenres, cela représente près de 30% des signalements dans les biens et services.

« L’égalité des sexes est un droit fondamental, mais aussi un fondement nécessaire à la construction d’une société durable. Comme en attestent les signalements, nous n’y sommes pas. Chaque année, l’Institut est amené à traiter davantage de dossiers. Les défis à relever sont de taille et doivent retenir l’attention du prochain gouvernement. »souligne Michel Pasteel, directeur de l’Institut.

Pourquoi contacter l’Institut ?
L’Institut reçoit et enregistre des plaintes pour discrimination fondée sur le sexe ou le genre et peut informer toute personne qui le souhaite à propos du cadre légal en la matière, via le 0800/12 800 ou via le formulaire de contact sur le site igvm-iefh.belgium.be. L’Institut peut en outre conseiller les victimes, entamer une médiation en leur nom et même aller en justice.

NB : la factsheet reprenant les chiffres principaux est disponible sur le site de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes : www.igvm-iefh.belgium.be

 

Actualité Harcèlement

Sexisme, sexisme, et…sexisme

Depuis quelques temps, des sites/blogs/pages Facebook se multiplient (principalement en France) pour diffuser des témoignages de comportements et remarques sexistes dans différents domaines. Vous en avez sûrement entendu parler mais je vous propose un petit aperçu d’ensemble et un « florilège » des témoignages postés. Comme dans le reportage d’hier soir sur France 5, c’est consternant, décapant, irritant, à la fois banal mais toujours inattendu, et beaucoup d’autres adjectifs encore.

 

 

Paye Ta Shnek : le plus connu et le plus ancien, qui a lancé les autres, recueillant des témoignages de remarques/comportements dans des espaces publics

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«Quand vous me regardez, je suis sûr que c’est liquide dans vos culottes.»
Clermont-Ferrand — place de Jaude. Parce qu’on a fait l’“erreur” de regarder ce garçon en le croisant

« Putain, toi j’aimerais bien te péter le trou.”
Lillebonne, Normandie — Je sortais du collège, j’avais 12 ans. Un homme passait par là.

 

Paye ton taf : témoignages de sexisme au travail

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“Et sinon, vous allez nous faire un bébé dans l’année?”
Paris — graphiste, premier entretien d’embauche. Je venais de finir mes études et de me me marier. J’ai été embauchée en CDD… Je suis partie quand j’ai vu que mon patron regardait des films pornos sur mon ordi le soir.

“Non, mais je serais pas contre une petite pipe en revanche.”
Le Plessis Robinson — un collègue dans le hall du service après-vente de notre boite, alors que j’allais me chercher un café au distributeur et que je lui en proposais un. Cadeau bonus: devant tous les clients, bien sûr.

 

Paye ta Robe : témoignages de sexisme en milieu judiciaire

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« Un directeur régional au téléphone: “ Bonjour je voudrais parler à un juriste.
Moi, jeune juriste : oui je suis juriste je peux vous aider?
Le DR : non, j’ai dit UN juriste
Moi, un brin cinglante : non effectivement je ne peux pas vous aider!” et j’ai raccroché! »

« Retour de congé maternité et rendez-vous client : “ha. Je vois que vous n’avez pas encore perdu tous vos kilos de grossesse. Ça va votre mari ? il ne dit rien ?” »

 

Paye Ta Blouse : témoignages de sexisme en milieu hospitalier

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« Tu sais bien ce qu’on dit : quand les moules apparaissent, c’est que le niveau baisse. »
Un chef de chirurgie aux internes.

« Oh vous savez, les femmes tout ce qu’elles veulent c’est s’occuper de leurs enfants et travailler à mi-temps. »
Mon maître de stage de médecine générale à un patient qui me demandait ce que je voulais faire comme spécialité.

 

Paye ton sport : témoignages de sexisme dans le sport

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« De toute manière, les garçons ont une plus grosse volonté que les filles à la course ! »
Les deux profs respectifs des filles et des garçons qui discutaient pendant qu’on courait

« Arrête de te plaindre et cours, c’est pas avec ces cuisses que tu vas te trouver un copain ! »
Le prof de sport, pendant un cours d’endurance particulièrement difficile. Les garçons ont ricané. J’étais déjà « la grosse » pour eux, si même les profs s’y mettaient, c’était encore plus drôle. J’étais en 4ème.

 

Paye ton journal : témoignages de sexisme dans le milieu du journalisme

« Ah mais nous on pensait que c’était un homme qui viendrait… » me lance le président d’une association alors que je suis censée le rencontrer à propos d’un événement sportif à venir.

« Si j’avais su que vous étiez si mignonne, je viendrais plus souvent à l’agence » s’exclame un correspondant que je rencontre pour la première fois sur un événement, après l’avoir eu plusieurs fois au téléphone.

[Entendu à la rédaction] À propos de l’affaire Denis Baupin : « Y’a des circonstances atténuantes. Quand tu rentres à la maison et que t’as Emmanuelle Cosse, tu comprends que le gars répond à des pulsions. »

 

Une série de remarques finalement interchangeables, avec souvent un rapport hiérarchique mais pas forcément : il s’agit surtout d’une question de pouvoir ou d’impression de pouvoir d’une personne sur une autre, en l’occurrence d’un homme sur une femme qui serait, comme par définition, inférieure. Donc, on peut lui dire ou faire ce qu’on veut. Et ça commence parfois très tôt, dès l’enfance…
Dans le reportage de France 5 sur le harcèlement sexuel, on entend ou on devine des comportements dégueulasses de policiers, de juges, d’avocats, etc. Dans les extraits ci-dessus, on voit que c’est pareil chez les journalistes, les médecins, les enseignants. Il y a un énorme boulot à faire dans la formation et la sensibilisation de ceux qui décident, dirigent, emploient, informent, éduquent, soignent…autant d’actions si essentielles…
Les médias s’y intéressent de plus en plus. La page Facebook Paye ton journal a été créée le 2 janvier ; moins de 24h plus tard, un article lui était consacré dans Libération, Le Monde, Les Inrocks, L’Express, LCI… Bien sûr, cela touche au milieu du journalisme, mais cela attire par ricochet l’attention sur les autres.
Espérons que cela incite encore les victimes à témoigner, même si la parole se libère dans un premier temps sur un blog, anonymement.

 

Et un p’tit dernier (du classique) pour la route, c’est pour moi, c’est cadeau :

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